HypnoFanfics

La vie rêvée

Série : Veronica Mars
Création : 15.11.2008 à 23h22
Auteur : babou31 
Statut : Terminée

« Fic de Mulderbuz » babou31 

COMMENTER CETTE FANFIC

Cette fanfic compte déjà 23 paragraphes

Afficher la fanfic

Ouch!

Mince elle sont où mes collègues?

Et bien oui, l'oisillon prend son envol et trace la route tout seul ...

Alors voici une fic qui je l'espère ne vous rebutera pas par son postulat de départ.


mulderbuz  (15.11.2008 à 23:30)

 

CHAPITRE 1

 

Je m’appelle Veronica Mars. J’ai 25 ans et je travaille à la brigade des stupéfiants de Los Angeles. Je suis célibataire et depuis trois jours, je sais qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin de ma vie. Je n’ai pas d’enfant et plus aucune raison d’en avoir.

C’est pourquoi, je décide aujourd’hui d’écrire ce journal, non pas pour lui confier mes états d’âme, mais pour suivre l’évolution de mon comportement et analyser les changements qui vont s’y opérer.

Mais pour entamer cette étude, il faut commencer par le commencement, soit trois jours auparavant.


mulderbuz  (15.11.2008 à 23:33)

J-3: Lundi 13 septembre 2013 (Journal de Veronica Mars)

Le ciel était bleu et une belle journée s’annonçait. Un début de semaine prometteur pour clore victorieusement une enquête qui nous avait donné beaucoup de fil à retordre.

Depuis déjà six mois, nous cherchions à coincer un des plus gros dealer de la ville. Le piège devait se refermer sur lui cet après-midi et j’étais la principale instigatrice de ce projet.

En arrivant dans les bureaux, on sentait l’effervescence de la traque qui allait se mettre en place. Une tension sourde, une moiteur survoltée planait dans l’air. Les sourires étaient sur les lèvres mais le moindre bruit faisait sursauter chacun des agents qui allaient risquer sa peau le jour même. La matinée se passa à répéter inlassablement les différentes procédures qui devraient être mises en place selon le déroulement des opérations.

Midi, aujourd’hui ce serait l’heure du crime ou de son éradication. Les vingt agents impliqués dans l’opération enfilèrent leur gilets pare-balle après avoir une énième fois vérifié leur arme. Moi, ma seule protection serait le micro que je porterais caché dans mon soutien gorge. J’enfilai le pantalon et la veste de cuir qu’afficherait crânement le personnage que j’avais créé de toutes pièces pour amadouer ces trafiquants et je rejoignis l’équipe.

Nous avions infiltré ce groupe déjà deux semaines auparavant après plusieurs mois d’écoutes et de filatures. Nous connaissions leurs habitudes, les lieux qu’ils fréquentaient et nous nous étions présentés comme d’éventuels acheteurs. Les premiers contacts ne nous avaient permis de rencontrer que des intermédiaires subalternes, et la patience avait été notre maître mot. Enfin, la semaine dernière un rendez-vous avait été fixé, et cette fois-ci, nous devions rencontrer le grand nabab.

- John, tu es prêt? David ?

John et David étaient les deux coéquipiers mandatés sur cette enquête avec moi. Depuis des mois que nous travaillions sur cette affaire, nous commencions à bien nous connaître et je me sentais rassurée de les avoir à mes côtés.

- Tout est OK Veronica ! Toi ça va ?

Je ne savais pas si ça allait, je savais juste que je me sentais vivante. L’adrénaline qui courrait dans mes veines m’insufflait une force et une énergie telles que je me pensais invulnérable. J’aimais ces moments d’avant tempête, ces moments où rien n’est encore entamé, où seul notre esprit est déjà cent mètres devant nous. Ils me rappelaient les nuages noirs qui se regroupaient au dessus de l’océan, ces moments où j’aimais venir garer ma voiture devant la plage, me tenir face à la mer et attendre qu’elle se déchaîne pour lui montrer que je faisais toujours face.

C’était dans ces moments là que Neptune refaisait surface et me donnait le courage d’aller affronter la peur et le danger.

- Allez, il est l’heure, on y va.


Nous avions rendez-vous dans un entrepôt désaffecté pour effectuer la transaction. Je tenais la mallette contenant l’argent, reliée à ma main par une chaîne dont moi seule avais la clef. John et David m’encadraient et nous avancions lentement vers la porte entrouverte qui nous faisait face.

Les agents se tenaient prêts à intervenir au moindre souci, mais la plus proche voiture se trouvait malgré tout à près de cinq cents mètres afin de rester à couvert. Un homme armé d’un M16 sortit de l’entrepôt et s’avança vers nous.

- Je dois vous fouiller avant d’entrer.

Alors qu’un deuxième nous surveillait sur le pas de la porte, il passa ses mains sur nos corps, profitant de cette occasion pour ralentir son geste quand il s’occupa du mien.

- Ca y est, tu as suffisamment reluqué et peloté mes seins ?

La remarque ne sembla pas lui plaire et il nous dit de le suivre en marmonnant quelques mots qui ne devaient pas être des plus amicaux.

Enfin, nous entrâmes dans la bâtisse. Ce n’était qu’un lieu de rendez-vous. Le grand hangar était vide et des pigeons volaient sous le toit d’un pilier métallique à un autre. Le sol était jonché de feuilles mortes et de fientes d’oiseaux. Au centre, par contre, une grande table de bois délabrée nous attirait.

Derrière elle, Donald Stonator en personne se tenait, droit comme une statue, le regard fixé sur nous…Sur moi ai-je même pensé. A ce moment là, je compris enfin que nous venions bien de pénétrer dans l’antre du diable en personne. Lui aussi semblait penser que les femmes devaient avoir une quelconque utilité autre que dans un lit. Une magnifique rousse se tenait à ses côtés et, contrairement aux autres dealers que nous avions pu arrêter et qui se paraient de femmes plus pulpeuses les unes que les autres comme on bombe le torse pour faire admirer ses nouveaux bijoux, Donald Stonator semblait prendre en considération sa compagne.

Pendant que nous avancions, elle s’était penchée plusieurs fois à son oreille pour lui murmurer quelques mots et il avait acquiescé doucement dans un léger hochement de tête.

- Arrêtez-vous là.

Sa voix bien que douce et suave n’admettait aucun refus. Nous obtempérâmes.

- Si nous convenons d’un accord, je ne veux traiter qu’avec la petite blonde.

Et voilà, les deux seuls adjectifs qui me caractérisaient selon les hommes… Blonde et petite.

Après avoir regardé tour à tour mes deux coéquipiers, je m’avançai vers la table pour faire face à Stonator et la femme qui se tenait à côté de lui. Elle ne me quittait pas des yeux, elle me détaillait scrupuleusement et je me sentis comme nue sous son regard, comme si aucun de mes vêtements ne pouvait cacher le micro qui me brûlait la poitrine. Un vent de panique m’envahit soudain et je me retins de me retourner pour chercher dans les yeux de mes collègues le courage qui m’était nécessaire. J’arrivai enfin devant la table et y déposai la mallette.

- Monsieur Stonator, je suis ravie de vous rencontrer enfin.

- Moi de même. Mademoiselle Bobcoat, c’est ça ?

- C’est ça. Mes associés et moi avons apporté la somme que vous désiriez. Pouvons-nous voir la marchandise ?

- Sharon, veux-tu ?

La jeune femme se dirigea vers la camionnette garée dans l’entrepôt juste derrière la table. Elle revint deux minutes plus tard après avoir refermé consciencieusement la porte latérale du véhicule. J’avais l’impression que quelque chose clochait. Je n’aurais su définir quoi, mais quelque chose ne tournait pas rond. Pourtant, il fallait aller jusqu’au bout, trop de temps, trop de nuits passées sans dormir, à suivre, à étudier toute cette faune pourrie qui gravitait autour de la poudre blanche.

- Voilà Mademoiselle Bobcoat. Celle-ci est un nouveau produit qui va faire un malheur sur le marché. Nous l’avons testé dans de nombreux endroits et il a remporté un très grand succès. Sharon, présente un échantillon à notre visiteuse, il faut qu’elle puisse se donner un avant-goût du paradis qu’elle achète.

Je détestais ces moments où je devais donner le change et laisser ce produit infâme entrer en moi. Du bout du doigt, je frottai mes gencives et laissai mon esprit s’évader un instant, le temps que j’oublie la sensation fulgurante qui venait de m’envahir. Ce moment suffit pour que tout basculât.


mulderbuz  (16.11.2008 à 18:44)

J-3: Lundi 13 septembre 2013 (Journal de Veronica Mars)

...

Lorsque je me réveillai, j’étais sur un brancard et l’on me montait dans une ambulance. Le chef de la brigade, me voyant les yeux ouverts, s’approcha de moi.

- Veronica comment vous sentez-vous ?

- Ca va, mais… mais que s’est-il passé ?

- Veronica, je suis désolé. John est mort et David est dans un état grave, une balle a perforé l’un de ses poumons. Votre chance a été de vous évanouir sinon vous seriez dans le même état, je le crains.

- Mais pourquoi je me suis évanouie ?

- D’après ce qu’on a pu tester rapidement, la drogue qu’il vous a fait goûter était surdosée et vous êtes tombée dans les vapes. C’est ce qui vous a sauvée. Je ne sais pas comment, mais il avait découvert qui vous étiez. On est arrivé le plus vite possible, dès qu’on a entendu les coups de feu, mais il était déjà trop tard pour John.

Je vis soudain le sac plastique dans lequel on l’avait mis et un violent haut-le-cœur m’obligea à descendre du brancard pour rejeter mon repas du matin. Trop de fois j’avais déjà dû subir ce genre de moment, se sentir vivant, alors que la mort est votre seule compagne. Ce boulot est toute ma vie et pourtant je n’y côtoie que des junkies en stand-by pour l’au-delà et des trafiquants que je rêve de mettre derrière les barreaux. Je voulais rentrer chez moi. Je voulais quitter cet endroit. C’est ce que je lui dis.

- Je veux rentrer chez moi.

- Vous devez passer à l’hôpital pour quelques examens complémentaires et ensuite vous pourrez rentrer.

Le trajet se passa dans le silence le plus total, seulement brisé par les sirènes hurlantes des ambulances. Le médecin m’ausculta rapidement, on me fit plusieurs prélèvements sanguins, et pour finir, pour apaiser mon angoisse il me donna une petite boîte blanche dans laquelle résonnaient quelques comprimés jaunes.

- Pour vous aider à dormir ce soir. Un seul avant de vous coucher.

 

Voilà, sans préambule, je me suis retrouvée dans la rue, la nuit n’était pas encore tombée et j’ai marché au hasard. Pourtant vingt minutes après, j’étais devant chez moi. J’avais l’esprit encore abruti par les événements de l’après-midi et ce ne fut qu’en arrivant devant ma porte, la tête baissée dans mon sac pour en extraire les clefs, que je vis que quelqu’un m’attendait en bas de l’escalier.

- Qu’est-ce que tu fais là toi ?

Je ne me rappelle plus le ton que j’ai employé. Agressivité ou curiosité, il me regardait bizarrement. Et surtout il ne parlait pas. Alors je me suis approchée et je m'assis sur la marche à côté de lui. Désormais si près, je voyais enfin son visage et ses yeux. Les larmes les rendaient si bleus.

- Dick, qu’est-ce que tu fais ici ?

- Veronica, il est mort.

- Qui Dick, ton poisson rouge ? Tu sais aujourd’hui j’ai eu mon quota de cadavres alors…

- Veronica, Logan est mort.


mulderbuz  (18.11.2008 à 00:27)


CHAPITRE 2

Il ferme doucement le journal comme si le bruit des pages pouvait la réveiller et retourne s'asseoir près du lit. Elle semble paisible, son visage détendu, et même si les joues sont plus creusées que dans son souvenir, elle garde cette beauté et cette force qui l'ont tant séduit. Comment a-t-elle pu en arriver là ?
Mac et Dick lui raconteront petit à petit, ils ne veulent pas brusquer les choses.
Sans qu'il ne l'ait entendu arriver, Dick s'approche pour mettre sa main son épaule et entame son récit, impersonnel, distant.


Lundi 13 septembre 2013
-------------------------------
Dick avait appris la nouvelle le matin même.

D'un geste brusque, il essaya d'éteindre la sonnerie du réveil qui lui vrillait les tympans.


- Je crois que c'est ton téléphone qui sonne...


Dick releva la tête et regarda, ahuri, la jeune femme allongée à près de lui et qui venait de lui adresser la parole.


- Hum, toi tu es...
- Cynthia. On s'est rencontré hier soir au Pacha Club et...
- Oh ... Ne jamais boire à ne plus savoir ce qu'on ramène chez soi. Nouvelle bonne résolution du Dick,
marmonna-t-il en la détaillant pendant qu'elle se levait et cherchait ses vêtements éparpillés dans la chambre. Quoique, même saoul, je conserve mon bon goût... apprécia-t-il.

Il répondit enfin à son portable qui continuait d'émettre sa sonnerie monotone.


- Allo, le Dick Casablancas vous écoute...
- ...
- Pardon, la police ?
murmura-t-il soudain inquiet quant aux méfaits qu'il aurait pu commettre la veille au soir et dont il n'avait aucun souvenir.
- ...
- Oui, je suis bien son associé. Pourquoi ?
- ...
- C'est une blague, c'est la caméra cachée ?
répondit-il en se levant rapidement, faisant le tour de la pièce à la recherche du moindre signe de canular. Je ne sais pas qui vous êtes, mais, de si bon matin, la blague je la trouve franchement de mauvais goût !
- ...


Cynthia le vit soudain stopper sa recherche frénétique, s'immobiliser, puis se passer une main lasse sur cette mèche blonde qui l'avait tant séduite hier soir. Elle s'approcha de lui et toucha son bras.
Il sursauta au contact de sa main et releva vers elle un regard dévasté. Il venait de lâcher son portable qui était tombé dans un bruit mat sur le parquet de la chambre.


- Qu'est-ce qui se passe ? Parle moi.
- On se connaît ? Non ! Alors désolé mais c'est hors de tes qualifications pour jouer les confidentes ! J'ai besoin d'être seul, va-t-en !


Blessée par les paroles du jeune homme, elle se rhabilla rapidement et sortit de la pièce en claquant la porte derrière elle.

Logan s'était tué dans un accident de voiture. Un banal accident de voiture ! Il avait perdu le contrôle du véhicule et s'était encastré dans un semi remorque. Les policiers lui avaient dit qu'il était mort sur le coup et qu'il n'avait pas souffert. Maigre consolation. Il venait de perdre son meilleur ami, la seule famille qui lui restait.

Les diverses procédures furent vite réglées. Logan n'avait plus de famille, donc personne à prévenir.
Pourtant il savait qu'il y avait quelqu'un qui devait être mis au courant.

La matinée avait été très éprouvante, comme un retour quelques années auparavant, ce vide à l'intérieur, cette incompréhension face à l'humour macabre de cette putain de vie.
Il chercha dans son répertoire et composa un numéro.


- ...
- Salut, c'est moi.
- ...
- Moi, Dick. Je vois que tu m'as vite oublié.
- ...
- Je... Quelque chose de grave est arrivé... Logan est mort... Je sors de la morgue.
- ...
- Moi si ça va ? Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie !
- ...
- Pardon, mais c'est pas facile, tu comprends.
- ...
- Non, justement elle n'est pas au courant, c'est moi qui ai été prévenu directement. Il faut qu'elle le sache.
- ...
- Tu rentres quand ?
- ...
- OK. Bon, j'espère qu'elle ne sera pas armée quand elle me verra et qu'elle m'écoutera. J'ai jamais bien compris la langue marsienne alors...
- ...
- T'inquiète pas... Je ne provoquerai pas les foudres de la miss Mars et, au cas où, je me tiendrai hors de portée des tirs éventuels. Tu as son adresse ?

Il l'avait appelée car elle était la seule qui pouvait le sortir de l'état où il était. C'était incompréhensible, mais cette vérité le frappa à nouveau comme deux années auparavant.
Ne sachant à quelle heure rentrerait Veronica, il décida de se rendre à son domicile et de l'attendre. Il s'installa sur les marches devant son appartement et patienta.


mulderbuz  (18.11.2008 à 19:40)

Les heures passèrent comme des minutes. Puis il l'entendit rentrer, s'approcher de sa porte et l'interpeller. Son ton était un mélange d'agressivité et de curiosité. A l'idée de ce qu'il allait devoir lui annoncer, les larmes recommencèrent à couler. Puis il prononça les trois mots les plus difficiles qu'il ait jamais eu à dire à quelqu'un. Mais bon dieu, pourquoi était-ce à lui de lui annoncer ça ?

Sa réaction l'étonna, même s' il faut bien l'avouer, il n'avait aucune idée de la manière dont elle prendrait la chose. D'après ce que lui avait dit Mac, cela faisait maintenant bientôt un an qu'ils ne se parlaient plus, leur dernière rupture les ayant laissés profondément et définitivement meurtris. De toutes manières, Dick n'avait jamais compris leur relation. Incapables de vivre ensemble, mais incapables d'être heureux l'un sans l'autre.

C'est pourquoi le calme de Veronica le laissa très perturbé. Il ne s'attendait ni à des rivières de larmes, ni à une crise d'hystérie incontrôlable, mais son attitude était étrangement détachée. Il ne la comprendrait que le lendemain matin lorsque les journaux relateraient le fiasco de la tentative de démantèlement d'une des plus grosses filières de Los Angeles. C'était vraiment une très sale journée pour Veronica Mars.

Sans un mot, elle alla jusqu'à sa chambre et, alors qu'il se tenait dans l'encadrement de la porte à la suivre des yeux, elle se déshabilla devant lui. Sans s’arrêter sur son corps qu’elle lui dévoilait, elle retirait ses vêtements un à un. C’était bien la première fois de sa vie que Dick ne réagissait pas à la vue d’un corps de femme fragile et offert devant ses yeux. Au moment de retirer son jean, elle glissa la main dans la poche arrière et en sortit le tube de médicaments que lui avait prescrit le médecin. Après quelques secondes à détailler l'étiquette du flacon , elle l'ouvrit et avala rapidement un comprimé.

- Dick, tu peux éteindre la lumière, je vais dormir.

Ce furent les seuls mots qu'il entendit de sa bouche, après l'annonce de la mort de Logan, ce jour-là.

Il ne savait si c'était de l'inquiétude ou le besoin posthume de faire plaisir à son meilleur ami, mais il décida de rester au cas où elle aurait besoin de lui. Il trouva dans un placard du bureau une couverture qui ferait l’affaire pour la nuit. Mais il n’avait pas sommeil.

Trop de gens, en si peu de temps, s’étaient brusquement retiré de sa vie.

Beaver… Non... Cassidy s’était donné la mort après avoir commis des actes irréparables. Mais c’était son frère et il ne pouvait s’empêcher de se sentir responsable. S’il s’était occupé de lui, s’il avait été plus proche, s’il ne l’avait pas rabaissé continuellement… Si… Si… Aucune culpabilité pour l’emprisonnement de son père, mais il commençait à se demander si, là-haut, certains ne s’amusaient pas à torturer une petite poupée vaudou à son effigie.

Il restait dans le noir allongé sur le canapé mais ses yeux demeuraient toujours ouverts. En une seconde, au moment où le policier lui avait dit au téléphone que Logan était mort, imperceptiblement il avait senti que sa vie venait de basculer. Il n’aurait su dire précisément pourquoi, ni en quoi les mois et les années à venir seraient différents, mais il devinait que sa vie ne pourrait plus jamais être la même. Ses heures d’irresponsabilité avaient pris fin à cette seconde exactement.

Il avait dû s’assoupir car il sursauta violemment lorsqu’il entendit un cri éclater dans la nuit. Sa montre indiquait 3 heures du matin.

Il se leva rapidement et entra dans la chambre de Veronica. Son souffle était régulier et calme. Ses cheveux épars sur l’oreiller la faisaient ressembler à ces princesses de contes de fées. Le coin de ses lèvres esquissait un sourire que Dick trouva rassurant quoique inapproprié comparé aux réactions qu’elle avait eues envers lui quelques heures auparavant.

- Enfin, au moins une qui réussit à dormir. Tes rêves doivent être plus beaux que les miens…

Un second cri brisa le silence de la pièce. Il tressauta de nouveau, mais Veronica n’avait toujours pas bougé conservant un visage serein au sourire angélique.

Il sortit et traversa le salon pour s’approcher du balcon et regarder dans la ruelle au-dessous de ses pieds. Deux gros chats noirs se battaient au milieu des poubelles, feulant et griffant dans un vacarme assourdissant. Ce n’est que lorsqu’un voisin se décida à leur verser une bouteille d’eau quelques étages plus bas qu’ils se décidèrent à quitter l’impasse, qui retrouva son calme et son silence.

Il ferma la fenêtre et retourna s’allonger sur le canapé. Incapable de fermer les yeux, il alluma la télévision et chercha un programme qui pourrait lui faire oublier, l’espace de quelques heures, la réalité de la journée qu’il venait de passer. Demain, il serait toujours temps.


mulderbuz  (19.11.2008 à 20:02)

CHAPITRE 3 J-2 : mardi 14 septembre 2013 (journal de Veronica Mars)


Lorsque je me suis réveillée, les souvenirs de la veille étaient encore très flous. Ce n’est qu’en arrivant dans le salon et que je vis Dick endormi sur le canapé qu’ils ressurgirent brutalement. Je m’arrêtai net au milieu du living. Je ne sais pas combien de temps que cela dura, mais c’est la voix de Dick qui me fit reprendre mes esprits.

- V, ça va ?

Je l’ai regardé longuement, cherchant un démenti au fond de ses yeux. Mais son regard rougi et ses traits tirés ne laissaient aucun doute. Le vide que j’avais au fond de moi n’avait rien d’irréel. J’aurais dû le rejoindre, le réconforter, lui aussi pleurait son meilleur ami. Mais je n’ai rien fait. Je me suis dirigée vers la cuisine et me suis servi un café.

- Je dois être à la brigade dans trois quarts d’heure. Reste autant que tu veux, tu claqueras la porte en sortant.

Je devinais l’incompréhension dans son attitude à mon égard. A quoi s’attendait-il ? Une rivière de larmes, une crise d’hystérie incontrôlable ? Dès que j’eus fini mon café, je rentrai dans la salle de bain et pris ma douche. Un quart d’heure plus tard, j’étais prête pour partir au travail. Il n’avait toujours pas bougé et continuait à me suivre des yeux.

Sur le trajet, je ne pus m’empêcher de repenser à la nuit que j’avais passée. Tout m’avait semblé si réel. Ce fut cette nuit-là que je fis mon premier rêve.

La journée passa étrangement. Au bureau, les gens détournaient le regard à mon approche, la peur de voir la mort en face. Après tout, pestiférée j’étais, pestiférée je resterais.

N’en pouvant plus de tant de silence, je me ruai dans le bureau du Chef Stagart et demandai où en était l’évolution de l’enquête.

- Pour l’instant nous n’avons rien. Ils ont filé sans que l’on puisse faire quoi que ce soit. Le lieu de rencontre était judicieusement choisi. La police scientifique doit me rendre son rapport dans la matinée. Est-ce que vous vous rappelez de quelque chose qui puisse nous donner une piste quelconque ?

- J’ai une idée. Je vais la creuser et je vous en reparle d’ici une heure ou deux.

J’étais persuadée que cette Sharon, la jeune femme au côté de Stonator, était pour quelque chose dans le drame d’hier après-midi. Je passai presque une heure à consulter les fichiers quand soudain son visage apparut sur l’écran. Après avoir lu en détail ses exploits, je remarquai qu’elle avait déjà été arrêtée juste après sa majorité. Je m’empressai d’appeler un de mes contacts à la brigade des mineurs.

- Veronica Mars. J’aurais besoin que tu me donnes des détails sur une fille qui se fait appeler Sharon Mulroney mais dont le véritable nom est Shauna Bradford. Est-ce qu’elle avait déjà un casier… Oui, je sais que ce sont des données confidentielles, mais complice dans la mort d’un policier, ça te suffit comme argument ?

Voilà, j’avais le lien. Je savais enfin pourquoi elle m’avait détaillée. Je ne sais pas où elle avait pu me voir mais elle m’avait reconnue. La mort de John était donc de ma faute.

Je retournai dans le bureau de mon supérieur pour lui faire part du résultat de mes recherches. Mais ses premières paroles me firent plutôt l’effet d’une douche froide.

- Veronica, vous avez rendez-vous dans un quart d’heure avec le psy. Après ce qui s’est passé hier, c’est la procédure habituelle.

Tout d’abord, je refusai. Je ne voulais pas perdre de temps en discours stériles où mon passé serait de nouveau étalé au grand jour. Ensuite ce n’était vraiment pas le moment que je me pose et écoute mon cœur. Si je lui laissais la moindre petite brèche, je sentais que tout allait m’exploser au visage et ça, je ne le voulais pas. Pas maintenant en tout cas.

- Vous n’avez pas le choix. C’est un ordre. Si vous voulez rester sur cette enquête, c’est la condition obligatoire.

- Donnez-moi le dossier de la police scientifique et j’y vais.

- Vous n’êtes pas en mesure de négocier Veronica.

- Je ne négocie pas. Je fais avancer l’enquête. Et tenez, voici pourquoi hier notre opération s’est terminée en boucherie.

Je lui lançai mes conclusions sur le bureau. Je me souviens que le dossier avait failli faire tomber son café. Je me souviens surtout de ça. Mais pourquoi ?

Après m’avoir lancé un regard d’une profonde tristesse mais avec aussi beaucoup trop de pitié, il me donna le compte-rendu que j’attendais.

- Pourquoi ce dossier vous intéresse-t-il tant ?

- J’ai besoin de connaître certains éléments.

- Second étage, troisième porte à gauche Veronica. Maintenant.

Je quittai sans un mot son bureau et pris les escaliers. J’avais conservé en main le document qu’il m’avait donné, pour qu’il reste le centre de mes pensées pendant l’entrevue qui allait suivre.


mulderbuz  (20.11.2008 à 20:33)

CHAPITRE 3 J-2 : mardi 14 septembre 2013 (journal de Veronica Mars)

...

Je garde un souvenir étrange de cette séance. La femme devait avoir le même âge que moi mais elle semblait triste et soucieuse. A croire que c'était elle qui avait plutôt besoin d'un bon psy.
L'heure passa studieusement. Je lui racontai d'une voix monocorde les événements de la veille, lui fit part de mon chagrin mais sitôt qu'elle tenta une question plus personnelle, j'éludai et revins à l'enquête.
Nous nous quittâmes en nous promettant de nous revoir dans deux jours.

 

Voilà, j'avais rempli mes obligations, je pouvais désormais me replonger dans l'enquête.
Je retournai à mon bureau pour lire le dossier de la scientifique. Rien de bien édifiant quant aux armes, au véhicule ou aux empreintes.
Comme l'avait dit Stonator, la drogue était un nouveau psychotrope plus puissant et irrémédiablement plus destructeur encore.
Le téléphone sonna alors que je terminai de traduire en un langage plus profane les termes scientifiques détaillant ce nouveau produit qui allait bientôt inonder le marché.
C'était le médecin que j'avais vu la veille à l'hôpital, il voulait me revoir pour quelques examens complémentaires me disait-il.

 

L'après-midi passa rapidement et je me retrouvai en direction de l'hôpital.
Je restai très étonnée de pouvoir encore marcher, parler aux gens, regarder le ciel, écouter les oiseaux.
Comment étais-je encore capable de tout cela alors que mon cœur s'était arrêté de battre la veille au soir ?
Ce jour-là, je découvris cette capacité qu'il avait, cette force de compartimenter. Je comprenais enfin cette nécessité pour continuer à avancer.

Ma rencontre avec le médecin fut décisive dans le déroulement des jours suivants.
Il me fit une nouvelle prise de sang puis m'expliqua que la dose excessive de cette drogue que j'avais ingérée pourrait me laisser quelques séquelles dans les jours à venir, telles qu'hallucinations, cauchemars, migraines.

- C'est de ça dont il parlait quand il disait hallucination ?


Mon ton était ironique et sûrement méchant. Cela n'avait pas été mon intention, mais le voir encore ici après toute cette journée était comme un rappel à l'ordre de sa mort.
Il se leva, prit ses affaires, me regarda tristement et avant de sortir me lança ces dernières paroles.


- Il sera enterré demain à 14 heures. Ici, à Los Angeles.


Je m'en voulus, alors je m'excusai.


- Pardon Dick, mais ces jours-ci c'est un peu difficile.
- Oui, je sais. Mais tu n'es pas la seule à l'avoir aimé. Ne l'oublie pas.
Puis il disparut.

 

Il n'aurait pas dû partir. Il était à sa manière un rempart à ma souffrance. Le sachant présent, je m'attachais à fixer mon esprit sur des détails anodins sans rapport avec Logan.

Simplement écrire son nom m'est pénible.

Comme une vague monstrueuse, le chagrin me submergea. Je ne voyais plus que lui, je n'entendais plus que sa voix, chaque glace me renvoyait son reflet, ses yeux plongés dans les miens.

Je ne le voulais pas mais mon corps ne m'appartenait plus. Je les sentais à peine couler sur mes joues, pourtant leur goût salé se déposait sur mes lèvres, ma vue devenait floue tant elles roulaient violemment sur mes joues. Les larmes n'étaient malgré tout que l'expression visible de ma douleur.

Je ne me rappelais pas avoir ressenti les mêmes choses avec la mort de Lilly.
A croire que nous étions vraiment des âmes sœurs et que la mienne venait de disparaître avec lui.

Il fallait que ça s'arrête. Je me souvins des médicaments que m'avait remis le médecin.
Deux comprimés. Peut-être un de trop.
Possible que sans celui-ci tout eut été différent.
Qu'importe, aujourd'hui, rien ni personne ne pourrait me forcer à faire marche arrière.


mulderbuz  (22.11.2008 à 09:25)

CHAPITRE 4 Mardi 14 septembre 2013

 

La nuit avait été difficile pour Dick et, lorsqu’il se réveilla, il découvrit Veronica qui le fixait de ses grands yeux bleus. Elle semblait perdue très loin de Los Angeles et son immobilité commença à l’inquiéter.

- V, ça va ?

Ces mots n’étaient sûrement pas les plus judicieux en de telles circonstances, mais c’était la première chose qui lui était venue à l’esprit. Le regard que lui jeta Veronica le laissa perplexe. Il s’apprêtait à rajouter quelque chose quand elle se décida enfin à bouger. Le corps bien droit, la tête haute, elle marcha fièrement jusqu’à la cuisine.

Il ne savait pas s’il était capable de la consoler, il ne savait même pas s’il était capable de faire face au vide sidéral qu’il avait découvert depuis la veille. Il n’avait jamais réalisé à quel point Logan était important pour lui. Il était là et c’était normal, comme le soleil qui se lève tous les matins. Depuis hier il vivait dans le noir le plus total, tâtonnant à chacun de ses pas, découvrant la vie sous un nouveau jour. Le poids des responsabilités ne lui était pas encore tombé sur la tête mais l’épée de Damoclès qui vacillait au dessus de son crâne annonçait les chamboulements qui allaient brusquement se produire dans sa vie.

Puis elle partit presque une heure plus tard, le laissant hébété dans un appartement qui n’était pas le sien, dans une ville qui n’était pas celle où il habitait et dans une vie qu’il ne voulait plus être la sienne.

La morsure de l’eau brûlante de la douche sur sa peau fut presque agréable. La douleur physique lui fit serrer les dents mais lui permit de se sentir toujours vivant. La glace lui renvoya une image qui ne reflétait pas son état d’esprit. La silhouette devant ses yeux était toujours celle d’un californien aux cheveux décolorés, à la peau bronzée et au corps musclé, d’un homme jeune passant plus de temps à s’amuser qu’à prendre sa vie en main et affronter les responsabilités.

La fortune relative cédée par son père, lui permettait de n’avoir à se soucier que de la couleur de sa dernière planche, du pourboire à donner au personnel de l’hôtel dans lequel il avait décidé de descendre, et de beaucoup d’autres préoccupations plus frivoles les une que les autres. A bien y réfléchir, si Logan avait évolué pendant les années qui avaient suivies la fac, lui n’avait pas bougé d’un pouce. Il se laissait guider par la vague.

En sortant de la salle de bain, il se prit à imaginer la vie de Logan quand il habitait encore avec sa blonde préférée. Oui, même si sa relation avec Veronica s’était soldée par un nouvel échec, il avait réussi à faire quelque chose de sa vie, ou au moins, il avait essayé de bâtir quelque chose. Pas comme lui. Dick se mit à penser que s’il mourrait demain, personne ne le pleurerait, personne ne le regretterait.

- Ne pas penser Dick, ne jamais oublier de ne pas penser… Ça fait trop mal, murmura-t-il pour lui-même.

Mettant immédiatement en application cette technique personnelle, il se jeta sur le lit de Veronica, les cheveux encore humides, une simple serviette nouée autour des hanches. Un parfum sucré provenant de son oreiller lui titilla les narines.

- Hum ! Mademoiselle sent les marshmallows…

La sonnerie de son portable le sortit de sa rêverie brutalement.

- Dick Casablancas !

- … - Pardon, moi ?

- …

- Je… Je vais voir si je peux venir aujourd’hui, mais... Votre numéro s’est affiché, je l’enregistre et je vous rappelle dans l’après-midi. Jusqu’à quelle heure vous pouvez me recevoir ?

- … - Très bien. Merci.

« Logan, Logan, dans quoi es-tu en train de m’embarquer ? Même mort, je ne te comprends pas ! » Pensa-t-il.

Il finit de s’habiller et reprit son portable. Il choisit un des derniers numéros qui s’affichait et attendit quelques sonneries, puis tomba sur le répondeur.

- Salut, c’est encore moi. Je ne voulais pas te déranger, mais tu es la seule personne désormais que je connaisse ici et… J’aurais besoin de te voir… Elle m’inquiète et je crois que moi aussi j’ai besoin de parler. Alors si t’es prête à jouer l’épaule compatissante pour ton surfeur préféré, je suis toujours chez V et je t’attends… Je comprendrais si tu ne viens pas.

Il préféra ne pas s’attarder sur les réelles motivations de ce coup de téléphone et se dirigea vers la cuisine pour se préparer un café. Quelques assiettes traînaient encore dans l’évier, signe d’une présence éphémère de la propriétaire en ces lieux.

Il se réinstalla dans le canapé et laissa son regard errer sur l’appartement. Depuis qu’il était entré hier soir, il n’avait pas vraiment pris le temps d’observer ce qui l’entourait. Il fut surpris de remarquer que, malgré l’abandon relatif des corvées de vaisselle, le salon était une pièce chaleureuse et agréable à vivre, contrairement aux chambres d’hôtel luxueuses dans lesquelles il descendait ou à l’appartement d’architecte sobre, épuré et totalement impersonnel qu’avait acheté Logan après sa rupture avec Veronica. Les murs reflétaient les rayons du soleil qui s’engouffraient par les immenses baies vitrées mettant en valeur de grandes photos en noir et blanc. En s’approchant, il découvrit avec surprise qu’elles avaient toutes été prises par Veronica.

- Tu ne lui connaissais pas ce talent-là, n’est-ce pas ? A part fouineuse, tu ne savais rien d’elle en fait, lança dans son dos une voix qui le fit sursauter.

- Tu m’as fait peur. Je n’ai jamais cherché à la connaître de toute manière… Incompatibilité de charisme! Justement, c’est plutôt étrange que ce soit moi qui soit là à lui annoncer la nouvelle et à prendre soin d’elle ! lui rétorque-t-il.

- J’arrive directement de l’aéroport et je ne voulais pas qu’elle soit seule au moment où elle l’apprendrait. Si tu avais attendu mon retour, elle l’aurait peut-être appris d’une autre manière et qui sait comment elle aurait pu réagir !

- Ouais, je suis le moindre mal quoi !

- Désolée Dick, mais je ne doutais pas que tu saurais faire ce qu’il fallait, lui murmura-t-elle avec un pauvre sourire face à la soudaine tristesse qu’elle avait lue dans ses yeux.

- Et bien je ne sais pas si j’ai fait ce qu’il fallait, mais je lui ai dit. Je ne comprends pas trop sa réaction, je ne l’ai pas vu verser une larme, elle souriait même cette nuit en dormant !

- Oh, tu as pris ton rôle très au sérieux à ce que je vois, jusqu’à prolonger ta garde de nuit et dans sa chambre ! lui lança-t-elle sarcastique.

- Mais c’est que tu serais jalouse !

- Arrête, c’est pas le moment !

L’espace de quelques instants, ils avaient oublié pourquoi ils étaient là et pourquoi ils se retrouvaient enfin après deux ans. Ils en étaient heureux, mais l’indécence de ce sentiment en de telles circonstances les retenait de se laisser aller à la joie de se revoir.

- J’ai essayé de l’appeler sur son portable mais je tombe toujours sur la messagerie, reprit-elle, évacuant très vite l’étrange sentiment qui venait de l’envahir.

- Vu ce que j’ai observé d’elle depuis hier soir, je ne pense pas qu’elle soit en phase de socialisation Mac. Elle m’a à peine adressé deux phrases !

- Veronica n’a jamais été très douée avec les sentiments, alors le choc qu’elle vient de subir ne doit rien arranger…

- Attends ! Ecoute !

La télévision que Dick avait allumée en prenant son café montrait des images de lumières rouges, de brancards, de voitures de police.

- Regarde c’est Veronica !

« Hier après-midi, dans la banlieue nord de Los Angeles, une terrible tragédie a eu lieu. Alors que la police s’apprêtait à arrêter un des plus gros dealers de la ville, l’agent John Stamos est décédé d’une balle en plein cœur laissant une femme et deux enfants derrière lui. Deux autres agents également impliqués dans cette enquête ont été également touchés dont un emmené d’urgence à l’hôpital dans un état grave. Le troisième agent, une femme s’en sort mieux que ses collègues avec quelques blessures superficielles. Il est à préciser que cette mission avait également pour but de remonter la filière d’une nouvelle substance qui arrive progressivement sur le marché, avec un effet bien plus nocif et durable que les autres drogues actuellement recensées ». Mac se saisit de la télécommande et éteignit le poste.

- Merde, ce n’était vraiment pas sa journée hier !

- Raconte-moi comment tu lui as annoncé, lui demanda-t-elle posément.

Et Dick lui relata comment il l’avait attendu devant chez elle, comment elle avait pris la nouvelle et l’avait laissé entrer, comment elle s’était déshabillée devant lui et comment, après avoir avalé un comprimé jaune, elle était partie se coucher.

- Et je te jure que je n’oublie rien. Très brève rencontre ! s’exclama-t-il encore perplexe face au comportement de Veronica.

- …Et toi, comment ça va ?

- Tu es donc d’accord pour jouer l’épaule compatissante ? lui glissa-t-il hésitant.

- Je sais qu’il était très important pour toi aussi.

Sans un mot Dick s’allongea sur le canapé et posa sa tête sur les genoux de Mac. Silencieusement les larmes commencèrent à rouler sur ses joues pendant que la main de la jeune femme caressait doucement la tête du jeune homme.

- Tu sais maintenant je n’ai plus que toi. Alors, tu veux bien qu’on n’attende plus deux ans pour se revoir ?

- Oui. Je veux bien moi aussi, répondit Mac, les yeux perdus vers un avenir désormais incertain.

Comme dans une bulle où le temps resterait suspendu, ils se réconfortèrent mutuellement pendant plusieurs minutes, immobiles mais rassérénés par la présence de l’autre.

- J’ai reçu un appel tout à l’heure, d’un notaire. Il m’a dit que Logan m’avait laissé quelque chose, dit-il enfin en se redressant sur le canapé, les yeux rivés dans ceux de Mac.

- C’est normal, je pense que c’est au sujet des parts de votre boîte. Vous étiez associés à 50/50, non ?

- Sûrement quelque chose comme ça… Tu sais c’est toujours Logan qui s’occupait de tout, je ne sais même pas pourquoi il m’a demandé de travailler avec lui, rumina-t-il.

- Peut-être parce que tu étais la seule famille qui lui restait et qu’il voulait prendre soin de toi, murmura-t-elle doucement.

- Ouais, le Dick ne grandit jamais et a toujours besoin de baby sitter… Tu ferais ma nouvelle sexy nurse ? Et merde, j’ai même plus envie de raconter des conneries. C’est navrant… maugréa-t-il, conscient que la légèreté habituelle de ses propos ne collait pas avec son état d’esprit présent.

- Hey, où est donc le grand Dick roi du sexe ?… Reste comme tu es Dick, ne change pas, la mort de Logan doit seulement te permettre de te rendre compte que tu peux faire autre chose, le rassura-t-elle, observant l’étonnante fragilité du jeune homme.

Mac réalisait enfin que sous ses dehors d’adolescent attardé, se cachait désormais un homme, sensible et, aujourd’hui, malheureux.

- Tu viendrais avec moi chez le notaire ? lui demanda-t-il.

- Tu as besoin d’un guide dans la ville ?

- Non, les jolies filles ont toujours eu beaucoup de plaisir à indiquer la bonne route au Dick et surtout à l’accompagner ! Non, au cas où mon cerveau ne comprendrait pas tous les mots! lâcha-t-il en grimaçant un semblant de sourire.

- Pas de problème, je suis ton homme !

- Tu ne veux pas faire la jolie fille folle du grand Dick? rétorqua-t-il en la détaillant de haut en bas.

- Peux pas, j’ai un cerveau ! lui répondit-elle en lui lançant un coussin au visage.

- OK ! Tu veux jouer à ça…

Et oubliant le lieu et les raisons qui les avaient amenés à se revoir, ils passèrent les minutes suivantes à se poursuivre dans tout l’appartement quand la chute d’un cadre dans la chambre de Veronica atteint par un lancer hasardeux d’un des oreillers les interrompit brutalement.

- Merde !

Tous deux se précipitèrent pour voir l’étendue des dégâts. Mais ce ne fut pas le verre brisé qui les immobilisa et les laissa sans voix. Ce fut une magnifique photo de Veronica et Logan prise sur le balcon de cet appartement. Il se tenait derrière elle, l’enlaçant, les mains posées sur son ventre. Le grain de la photo n’empêchait pas leurs visages d’irradier un bonheur que leurs deux amis avaient depuis longtemps oublié de leur voir manifester. Mais ce qui les troubla vraiment, c’était ce que tenait dans ses mains la jeune femme… Une paire de petits chaussons de bébé.

- Hey ! C’est quoi ça ? Ca veut dire quoi ? murmura Dick brisant enfin le silence qui s’était installé dans la pièce.

- C’était donc vrai, soupira Mac.

- Quoi? Qu’est-ce qui était vrai?

- Mais t’as besoin d’un dessin Dick ? Tu es vraiment un crétin ou tu fais semblant !

- Oh, on se calme Ghost World, lui demanda-t-il en posant son doigt sur sa bouche.

- Ne m’appelle plus jamais comme ça, Dick… chuchota-t-elle.

- Alors, ne me traite pas de crétin…

Mac n’osait pas relancer la conversation. Elle se décida enfin à regarder Dick dans les yeux et se lança.

- Il y a un peu plus d’un an, quelques mois avant que Veronica et Logan ne se séparent, j’ai cru que V était tombée enceinte, mais je n’ai rien dit, je préférais que ce soit elle qui me l’annonce. Et puis le temps faisant, j’ai pensé que je m’étais trompée.

- Logan ne m’en a jamais parlé. Mais qu’est-ce qui s’est passé alors ? Je ne veux pas faire mon crétin, mais sans être un spécialiste, il y a bien une période de gestation légale, non ? Et ça se serait vu !

- Dick !

- Ouais crétin un jour, crétin toujours ! Je sais ! Non, mais quoi, elle a été enceinte ou pas ?

- J’en sais rien. Peut-être que c’était juste un projet, peut-être que leur séparation a tout mis à l’eau… Je ne sais pas Dick… soupira-t-elle. J’ai l’impression d’avoir vécu à côté d’une inconnue en fait, ajouta-t-elle les yeux baissés pour cacher les larmes qui commençaient à lui brûler les paupières.

- Hey, Mac, viens là. C’est rien, tu n’y es pour rien. Même si je n’ai jamais rien compris au fonctionnement de la petite blonde, je sais que tu es très importante pour elle, la rassura-t-il tout en l’enlaçant délicatement et la traitant comme la chose la plus précieuse au monde.

Elle se laissa aller et ferma les yeux, se concentrant sur le réconfort que lui procurait la tendresse des bras de Dick. Ils restèrent ainsi plusieurs minutes, savourant le bonheur de ne pas être seuls dans cette nouvelle épreuve.

- Bon, dit-elle en essuyant les traces de mascara qui avaient coulé sur ses joues, à quelle heure tu dois le voir ce notaire ?

- Je dois le rappeler pour convenir d’un rendez-vous. Et pour la photo ?

- On l’emmène et on passe changer le verre. Ni vu ni connu, rétorqua-t-elle d’une voix désormais plus assurée.

- Infection marsienne ? ironisa-t-il.

- Dick !

- Quoi ? tu m’as bien dit de ne pas changer, alors ne t’attends pas à ce que je devienne Einstein en un jour…

- Einstein non, mais…

Elle s’apprêtait à continuer quand la sonnerie de son portable l’interrompit. Lorsqu’elle vit de qui provenait l’appel, elle partit s’isoler dans la chambre de Veronica. Le geste de Mac eut pour effet de rendre Dick maussade. Sa communication terminée, elle le retrouva songeur, affalé sur le canapé du salon.

- Arrête de faire cette tête-là !

- Quelle tête ?

- Celle d’un gamin qui n’obtient pas ce qu’il veut !

- Que veux-tu, c’est mon meilleur rôle et aucune fille n’y résiste !

- Je ne suis pas n’importe quelle fille Dick Casablancas !

- Oui, je sais tu me l’as dit, t’es mon homme ! Qui sait, ça pourrait peut-être me faire voir la lune différemment…

- Dick !

- Arrête de répéter mon nom comme ça, je vais croire que t’es folle de moi !

- Dick !

- Ca y est, j’en suis sûr maintenant…

Secouant la tête face à son impuissance à le faire taire, elle partit dans la cuisine chercher un journal pour ramasser les bris de verre qui étaient restés dans la chambre.

- Tu t’es occupé de ton rendez-vous avec le notaire, lui cria-t-elle de l’autre pièce.

- Hey, crie pas… Dès que tu auras fini de jouer les cendrillons, on pourra y aller… Tiens, j’avais jamais remarqué… Cindy ! Cinderella ! Mais t’as trouvé ta vocation Mac…

- Dick, tu me gonfles, et je te jure que je me contiens, répliqua-t-elle le fixant d’un regard noir.

Ils sortirent enfin de l’appartement de Veronica et montèrent dans un taxi qui les emmena directement chez le notaire. Le rendez-vous fut repoussé dans l’après-midi, celui-ci ayant dû quitter les bureaux inopinément.


mulderbuz  (24.11.2008 à 13:38)

Mac et Dick décidèrent de marcher dans les rues tranquillement, simplement. Ils s'arrêtèrent déjeuner dans un petit restaurant de quartier et parlèrent de tout, de rien, de leur vie, de celle de Mac surtout.


Dick n'avait pas honte de ce qu'il était, mais il savait qu'il ne pouvait pas en être fier. Il redoutait étrangement l'entretien de l'après-midi. Depuis quatre ans que Logan avait monté la boite avec lui, il n'avait jamais cherché à s'impliquer dans le fonctionnement de la société et trouvait très confortable cet état de fait. Il passait dans les locaux une fois par semaine environ, pour signer quelques papiers et draguer les secrétaires, mais sa vie se résumait plus à d'éternelles vacances qu'à une succession de journées éreintantes passées dans un bureau. La seule excuse qu'il se trouvait et qui lui permettait de se dédouaner du fait de laisser tout le travail à Logan, c'est que dès le début, il l'avait prévenu qu'il n'était pas prêt à rentrer dans une case et à rester assis derrière un bureau même si la plaque qui y trônait portait son nom.

 

- La carrière de mon père m'a servi de leçon, Logan. Quand la mer et les filles ne voudront plus de moi, je viendrai jouer au golf avec toi, mais pour l'instant le Dick a besoin d'espace pour s'envoler, il serait sinon comme une rose coupée qu'on aurait abandonnée dans un vase, comme l'oiseau qu'on priverait de liberté dans une cage... lui avait-il énoncé lorsque Logan lui avait proposé de devenir son associé.
- Arrête ton lyrisme Dick ! Je ne ferai pas de toi le perroquet auquel on coupe les ailes. Ne t'inquiète pas ! Mais au moins, si j'ai envie de me faire une virée un soir, je saurai à peu près ou te trouver, avait répondu Logan, cachant sous ses propos une nécessité de conserver ce lien si particulier qu'il avait avec son meilleur ami et aussi le besoin inconscient de le protéger de lui-même... Histoire de garder un œil sur lui.

 


L'heure du rendez-vous arriva enfin. Ils se présentèrent ensemble et Dick imposa la présence de Mac bien que le notaire lui ait précisé que la procédure se devait de rester confidentielle.

- C'est pas grave Dick, je t'attends ici...
- Pas question ! C'est avec toi ou ce n'est pas. Aussi simple que ça, précisa-t-il au notaire auquel il lança un regard qui ne souffrait aucune contradiction.
- Bien ! Asseyez vous je vous prie, leur dit-il poliment en leur indiquant les deux chaises qui lui faisaient face.


Il ouvrit un épais dossier duquel il sortit une feuille qu'il tendit à Dick. L'écriture noire et dense le mit d'emblée mal à l'aise.


- Heu... Je ne... Heu... Qu'est-ce que c'est ?
- Ceci est le testament de votre ami. Mr Logan Echolls s'est présenté dans mes bureaux, il y a environ six mois, me demandant de me charger de sa succession. N'ayant plus de famille directe, il avait une idée très précise du devenir de ses biens et désirait le faire par une étude indépendante de votre société.

Dick se tourna vers Mac avec des yeux ronds. Pour le rassurer, elle prit la parole.

-Mr Wilkinson, pourriez-vous nous dire pour quelles raisons ?
- Il est resté très discret quant à ses motivations. Il m'a juste donné une liste de noms de personnes à contacter s'il venait à décéder.

En à peine deux minutes, le notaire venait, par l'énonciation des deux mots de testament et décès, de rendre brutalement concrète la mort de Logan.
Les mots prononcés par Mac et le notaire lui parvenaient confus, imprécis. La tête lui tournait et il se leva pour sortir rapidement de la pièce.
Il s'éloigna dans un couloir et ouvrit en grand la fenêtre qui donnait sur la rue.
Petit à petit, sa respiration se posa, son cœur retrouva un rythme plus régulier et c'est la main de Mac qui le fit se retourner enfin.

- Dick, ça va ? s'inquiéta-t-elle.
- Il est mort Mac, il est mort, chuchota-t-il. Je ne le verrai plus jamais, je ne l'entendrai plus jamais me sermonner comme un gamin... Avec qui je vais aller surfer maintenant ?

Elle le prit dans ses bras et le berça longuement, lui murmurant quelques mots réconfortants mais vains.

- Ca va aller, tout va bien se passer. Je serai là, calme toi, ça va aller...

Elle ne savait pas si elle devait croire à ce qu'elle disait. Depuis qu'elle avait appris la nouvelle, plus rien n'allait. Veronica n'était que l'ombre d'elle-même, Dick plus qu'un enfant ayant perdu le seul repère qui lui restait, et elle-même ne savait plus très bien où elle en était.
Ils retournèrent enfin dans le bureau du notaire, la main de Dick serrant toujours celle de la jeune femme.

- Je ne suis pas doué pour les termes techniques, alors expliquez-moi, dit-il simplement en rendant à l'homme de loi le document que ce dernier venait de pousser devant ses yeux.
 
Après l'avoir de nouveau survolé, le notaire se racla la gorge et entama l'énumération des différentes clauses du contrat testamentaire de Logan.

- ... en conclusion, termina-t-il, Mr Echolls vous cède ses parts de la société et la totalité de ses biens personnels ainsi que les sommes présentes sur ses comptes en banque. Vous voilà un homme riche Mr Casablancas !
- Il est déjà riche, l'interrompit Mac face à ce manque de tact.
- Mais qu'est-ce qu'il veut que je fasse de la société ? C'était mon frère le petit génie, pas moi !

«  Non Dick, ton frère n'était qu'un violeur et un assassin. Tu vaux beaucoup mieux que ça. » pensa-t-elle.
Mais elle ne dit rien. Dick n'avait jamais vraiment été mis au courant de tous les détails de cette affaire et c'était bien mieux comme ça.

- Non Dick, toi aussi tu en es capable, se limita-t-elle à lui répondre.
- Mais je n'y arriverai jamais sans lui, il s'occupait toujours de tout.
- Et bien tu apprendras... Et je t'aiderai... Si tu veux, dit-elle, répondant à son regard inquiet mais qui s'éclaircit en entendant ces dernières paroles.

Les diverses procédures furent rapidement réglées et ils se retrouvèrent sur le trottoir quelques minutes plus tard, encore abasourdis de la tournure des événements.

- Je dois rentrer Dick, il m'attend.
- Je sais. Tu as ta vie.
- Je lui ai dit que je verrai Veronica demain et que je passerai la journée avec toi, mais ça fait une semaine que je suis partie... Je ne peux pas lui en vouloir. Tu comprends ?
- Le Dick comprend aujourd'hui beaucoup de choses et bien peu... Je vais retourner chez  V
maintenant. Laisse moi ton double de clefs, je te les rendrai demain. Tu viendras ?
- Je serais là bien sûr.
- N'oublie pas... 14h30, église Saint John.
- Qui s'est chargé de tout organiser ?
- Tu vas peut-être m'en vouloir, mais sa secrétaire s'est proposée et comme je n'avais pas vraiment la tête à ça...
- Tu as bien fait, le rassura-t-elle.

 

Et c'est ainsi qu'après avoir récupéré le cadre photo de nouveau intact, Dick reprit le chemin de l'appartement de Veronica.
Il attendit encore une bonne heure avant qu'il n'entende le bruit de la clé dans la serrure.

- C'est ce qu'il voulait dire quand il parlait d'hallucination?

Sans comprendre la teneur de ses propos, Dick les reçut comme une gifle en plein visage. Ils étaient sûrement les deux personnes les plus touchées par la mort de Logan et pourtant ils étaient incapables de partager leur souffrance et de s'entraider à surmonter le drame.
Bien qu'il se soit promis de prendre soin d'elle et de ne pas la quitter, il décida qu'il ne pouvait plus rien pour elle.

Et ce soir, il avait besoin d'être seul, en tout cas pas avec elle. Une stripteaseuse et une bouteille d'alcool, voire plus, feraient l'affaire.

Avant de repartir, il se retourna pour lui préciser le lieu et l'heure de l'enterrement.

Le regard de Veronica ne changea même pas à ces mots, l'impression de parler à un fantôme.

Pendant qu'il descendait les escaliers, il se demanda ce qui était arrivé au petit corps qui aurait dû porter ces petits chaussons jaunes.


mulderbuz  (25.11.2008 à 19:34)

Activité récente
Dernières audiences
Logo de la chaîne M6

NCIS, S21E08
Samedi 1 juin à 21:55
1.34m / 7.4% (Part)

Logo de la chaîne M6

NCIS, S21E07
Samedi 1 juin à 21:10
1.54m / 8.0% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Tropiques criminels, S05E07
Vendredi 31 mai à 21:10
3.97m / 21.2% (Part)

Logo de la chaîne France 2

Un si grand Soleil, S06E180
Vendredi 31 mai à 20:45
3.25m / 17.8% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E198
Vendredi 31 mai à 19:15
2.35m / 16.4% (Part)

Logo de la chaîne TF1

HPI : Haut potentiel intellectuel, S04E03
Jeudi 30 mai à 21:10
6.60m / 33.3% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Demain nous appartient, S07E197
Jeudi 30 mai à 19:15
2.41m / 15.9% (Part)

Logo de la chaîne TF1

Will Trent, S01E09
Mercredi 29 mai à 22:50
1.54m / 14.0% (Part)

Toutes les audiences

Actualités
Fin de parcours pour Walker, annulée après quatre saisons par CW

Fin de parcours pour Walker, annulée après quatre saisons par CW
Après quatre années à l'écran, Walker fera prochainement ses adieux aux téléspectateurs. Son ultime...

Une adaptation du film historique 300 en développement du côté de Warner Bros. TV

Une adaptation du film historique 300 en développement du côté de Warner Bros. TV
Projeté en 2006 dans les salles obscures, le film 300 pourrait prochainement faire l'objet d'une...

Disney+ vous invite Sur les Ailes de la Chance au mois de juin

Disney+ vous invite Sur les Ailes de la Chance au mois de juin
Parmi les nouveautés proposées par Disney+ au mois de juin se trouve la série Sur les Ailes de la...

La série Becoming Karl Lagerfeld avec Daniel Brühl arrive sur Disney+

La série Becoming Karl Lagerfeld avec Daniel Brühl arrive sur Disney+
La série événement Becoming Karl Lagerfeld sera disponible dès le 7 juin sur la plateforme...

Guy Ritchie va réaliser une série Young Sherlock pour Amazon

Guy Ritchie va réaliser une série Young Sherlock pour Amazon
Amazon a commandé une série sur le jeune Sherlock Holmes, basée sur les romans Young Sherlock Holmes...

HypnoRooms

Aloha81, Hier à 12:38

Sachez que vous pouvez toujours voter au sondage ! Bon week-end à tous !

Locksley, Hier à 14:44

Beaucoup de news paraissent chaque jour sur les séries TV, n'hésitez pas à nous aider à publier ces nombreuses actus !

Locksley, Hier à 14:45

Merci d'avance pour votre aide et excellent week-end !

ShanInXYZ, Hier à 18:59

Nouveau mois sur le quartier Doctor Who : Calendriers, PDM et songage spécial Guests d'autres séries, le jeu Doctor Who ? Passez voir le Docteur

Luna25, Aujourd'hui à 19:30

Nouveau mois sur les quartiers Legends of tomorrow, Reign et Supernatural : calendriers, PDM, duel. N'hésitez pas à passer.

Viens chatter !

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

Sondage